L'impact comme moteur

Comment mesurer l’impact social et environnemental des programmes ? Avec quels indicateurs ? Cette question est au cœur des préoccupations de la Fondation ENGIE. Au-delà du nombre de bénéficiaires atteints, il s’agit de comprendre comment une visite au musée, l’écoute d’un concert ou l’électrification d’un village ont un impact réel et à long terme, sur la vie des bénéficiaires bien sûr, mais aussi sur l’ensemble des parties prenantes du projet et sur un territoire donné.

Pour l’ensemble de ses projets, la Fondation ENGIE attache de plus en plus d’importance à l’évaluation des actions. Chaque convention signée avec un partenaire intègre ainsi l’obligation de remettre, une fois par an, un dossier d’évaluation pour vérifier que les résultats sont conformes aux objectifs fixés. Cette rigueur et cette transparence sont indispensables, tant vis-à-vis des actionnaires que des collaborateurs du Groupe ENGIE.
Depuis 2019, la Fondation ENGIE mène un travail de fond pour mettre en place des indicateurs de suivi identiques qui s’appliquent à l’ensemble des projets, quel que soit le domaine d’intervention ou le public. Ce travail sera finalisé courant 2020. Voici d’ores et déjà quelques éléments sur les principes directeurs qui guident la réflexion :

1. Prendre en compte un triple impact
2. Distinguer les actions des résultats
3. Fixer des objectifs réalistes et s’appuyer sur les résultats pour progresser

Prendre en compte un triple impact

– L’impact social auprès des bénéficiaires

Qui a bénéficié du programme et comment ? Bénéficiaires directs, indirects ? Nous affinons notre critère pour voir par exemple au-delà de l’accès à l’éducation quels résultats scolaires, quelle efficacité pour donner une chance

– L’impact environnemental au sein de l’écosystème

Le programme a-t-il inspiré d’autres initiatives ? A-t-il fédéré plus d’acteurs au fur et à mesure de son avancée ? A-t-il fait progresser la cause ou le plaidoyer et comment ?

– L’impact social auprès des collaborateurs du groupe ENGIE ou auprès des autres associations partenaires de la Fondation

Comment ont-ils été impliqués ?
Un projet c’est en effet la rencontre entre le porteur de projet, les bénéficiaires et la Fondation. Comment cela fonctionne-t-il, comment cela fait-il progresser notre objectif partagé ? c’est cela que nous mesurons tout au long. »

« POUR ÉVALUER NOTRE PERFORMANCE PHILANTHROPIQUE, NOUS NOUS POSONS 3 QUESTIONS »

Philippe Peyrat délégué général de la Fondation ENGIE


Distinguer les actions des résultats

– Les actions sociales correspondent à un inventaire des actions réalisées (par exemple : nombre de concerts ou d’actions pédagogiques soutenues, nombre de panneaux photovoltaïques installés) et au nombre de bénéficiaires touchés (bénéficiaires directs et indirects)

– Les résultats correspondent à l’impact « réel » des actions : comment ont-elles permis de changer la vie des bénéficiaires dans la durée ? Comment ont-elles permis de modifier leurs comportements ou compétences ? Par exemple : nombre de personnes sortant de la pauvreté, amélioration des résultats scolaires…

« Le nombre de bénéficiaires n’est pas l’alpha et l’oméga des actions. A l’Opéra, on n’est pas dans la course au nombre de bénéficiaires. C’est un choix, on préfère travailler dans la durée, pour avoir un vrai impact sur les vies. D’ailleurs, l’étude menée avec Sciences Po et le CNRS a permis de montrer que le parcours 10 à l’Opéra avait un impact positif sur les résultats au brevet des collèges. »

Myriam Mazouzi, directrice de l’Académie de l’Opéra de Paris


Fixer des objectifs réalistes et s’appuyer sur les résultats pour progresser

Il est certes indispensable de fixer des indicateurs pour mesurer l’impact. Il faut aussi associer un objectif de réalisation à chaque indicateur. Le « cap » n’est pas forcément simple à donner pour chaque indicateur. Se fixer des objectifs en termes de réduction du taux de pauvreté est en effet plus complexe que de définir le nombre de panneaux photovoltaïques à installer. Se fixer des objectifs en termes d’acquisition de « soft skills » pour des enfants défavorisés est plus complexe que de se mettre d’accord sur un nombre d’actions pédagogiques. Reste qu’il est essentiel de fixer un cap. C’est ce qui permet de progresser. C’est en effet en analysant les différences entre les objectifs et le réalisé que l’on peut mettre en œuvre des mesures correctives… en augmenter l’impact.


La vie au-delà des chiffres

Derrière chaque « bénéficiaire » se cache un enfant, une famille, une femme, avec son histoire, ses maux, ses joies et ses freins. Parfois, la culture, le sport ou l’éducation crée le déclic qui change la vie. Souvent l’énergie est le facteur déclenchant qui permet de sortir de la pauvreté. Mais une chose est sûre, pour avoir un impact pérenne, il vaut mieux travailler au long cours.

C’est pourquoi la Fondation ENGIE préfère soutenir les programmes dans la durée, sur des conventions de minimum deux ans. Loin de la philanthropie « zapping ». Elle a aussi à cœur de partir à la rencontre des « bénéficiaires », sur le terrain, via les délégations régionales du groupe ENGIE et en complicité avec ses partenaires.

Les facteurs clés du succès selon la Fondation ENGIE

– Accompagner dans la durée : pas de soutien « zapping » mais un accompagnement au long cours des bénéficiaires
– Parier sur l’excellence et l’engagement : les bénéficiaires sont accompagnés par les meilleurs médiateurs ou experts. En échange, ils sont prêts à s’engager pour créer un projet.
– Ancrer dans les territoires : le travail en réseau avec les acteurs sur chaque territoire permet d’ancrer les projets et de démultiplier leur impact.

« La capacité à construire et à s’impliquer ensemble, c’est aussi un garant de l’impact des projets. L’impact commence par la motivation et le tempérament des porteurs de projets. Plus il y a de porteurs impliqués, plus le projet va s’épanouir dans la durée. »

Chekeba Hachemi, Présidente d’Afghanistan Libre, Administratrice de la Fondation ENGIE