Les engagements de la Fondation ENGIE

En ce début de XXI° siècle, la violence à l’égard des femmes et des filles reste l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde.

Comme chaque année, l’Assemblée générale des Nations Unies a souhaité que ce 25 novembre, soit une journée de mobilisation : la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Des chiffres qui doivent nous interpeller :

  • Environ 1 femme sur 3 dans le monde a été victime de violences sexuelles et/ou physiques au cours de sa vie (OMS).
  • Environ 35 % des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire ou d’un ex-partenaire.
  • 24 % des adolescentes en couple ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime avant l’âge de 20 ans (OMS).
  • 16 % des adolescentes ont subi ce type de violence au cours de l’année écoulée.

En 2023,  51 100 femmes ont subi une violence de genre qui s’est achevée par leur assassinat, perpétré par leur partenaire ou des membres de leur famille. Cela signifie qu’une femme a été tuée toutes les 10 minutes.

Une situation qui se dégrade

La violence à l’égard des femmes s’est intensifiée dans différents contextes, y compris l’espace de travail et les espaces en ligne, et a été notamment exacerbée par les conflits et les changements climatiques.

Pour faire face à la violence de genre, il est important de nous mobiliser toutes et tous, de mettre en oeuvre des réponses solides, de mettre fin à l’impunité en tenant les auteurs de ces crimes responsables, et d’accélérer l’action grâce à des stratégies nationales dotées de ressources suffisantes et à un financement accru des mouvements de défense des droits des femmes.

La Fondation ENGIE se mobilise fortement sur un enjeu qui nous concerne toutes et tous : les populations les plus fragiles, mais aussi près de nous.

« La lutte contre les violences faites aux femmes est un combat culturel. Un combat nécessaire pour éradiquer les violences sexuelles et sexistes à l’égard des femmes et des filles. Des violences qui touchent à leurs vies professionnelles et personnelles. C’est un enjeu de civilisation. » Elisabeth Moreno – administratrice de la Fondation ENGIE.

« C’est un combat plus qu’actuel avec le retour des talibans en Afghanistan et les crimes de guerre commis en Ukraine et partout dans le monde. » Chékéba HACHEMI – administratrice de la Fondation ENGIE.

Cette année : 16 Jours d’activisme

La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes marquera le lancement de la campagne Tous UNiS (25 novembre – 10 décembre) – une initiative de 16 Jours d’activisme qui s’achèvera le jour de la commémoration de la Journée des droits de l’homme (10 décembre).

En 2024, la campagne « Toutes les 10 minutes, une femme est tuée. #PasDExcuse. Tous UNiS pour mettre fin à la violence contre les femmes » a pour objectif d’attirer l’attention sur l’augmentation exponentielle de la violence à l’égard des femmes, afin de relancer les engagements et de demander aux décideurs politiques la reddition de comptes.

Les engagements de la Fondation ENGIE

La lutte contre les violences faites aux femmes est un des grands engagements de la Fondation ENGIE, aux côtés de l’accès à l’éducation.

La Fondation ENGIE s’engage aux côtés de ses partenaires pour :

  • Améliorer la santé et le bien-être des femmes victimes de violences : Les violences ont des conséquences dévastatrices sur la santé physique et mentale des victimes. Elles peuvent mener à des blessures graves, des maladies chroniques, des troubles psychologiques comme la dépression et l’anxiété, et même au suicide.
  • Accompagner les femmes victimes à se reconstruire : En exprimant la solidarité avec les victimes et en soutenant la justice sociale.
  • Sensibiliser et éduquer les générations futures : En éduquant et sensibilisant les jeunes pour prévenir la perpétuation de la violence.

1. Améliorer la santé et le bien-être des femmes victimes de violences avec les Maisons des Femmes

La Fondation ENGIE accompagne les victimes de violence au travers de deux partenariats avec la Maison des Femmes de Saint Denis et la Maison des Femmes Marseille Provence.

La Maison des femmes de Saint-Denis est un lieu de prise en charge unique des femmes en difficulté ou victimes de violences. 

Rattachée à l’hôpital Delafontaine, la Maison des Femmes propose une prise en charge pluridisciplinaire de proximité, avec un guichet unique. Elle a été créée en juillet 2016 par la Dr Ghada Hatem.

Objectif : apporter une aide concrète et complète aux femmes en difficulté en Seine-Saint-Denis, dans le Val d’Oise, les Hauts-de-Seine et à Paris.

La Maison des femmes intervient aussi dans les domaines de la prévention, de l’éducation et de la santé publique. Un centre d’aide et d’accompagnement pour les femmes victimes de violences, un lieu de prise en charge unique et innovant

La Maison des femmes, c’est une unité du Centre hospitalier de Saint-Denis, une structure médico-sociale où des soignants et des acteurs du monde de la police, de la justice et du droit, mais aussi des thérapeutes, des artistes et des sportifs, coopèrent pour accompagner les patientes vers la guérison et l’autonomie.

4 100 femmes accompagnées en 2024

En 2024, La Maison des femmes de Saint-Denis a :

– réuni une équipe de 66 professionnels, équivalent à 35 ETPT,

– accompagné 4 100 femmes au sein de ses quatre unités, dont 1 800 au sein des unités Violences, Mutilations sexuelles et Coralis,

– réalisé plus de 15 000 consultations,

– accueilli entre 60 et 90 femmes par jour.

La Fondation ENGIE accompagne l’unité Cor.Al.I.S (Centre d’Accueil pour Infractions Sexuelles)

Cette unité a vocation à accueillir toutes les femmes victimes de violences sexuelles récentes qu’elles aient ou non déposé plainte. Elle leur permet de bénéficier d’un examen médico-légal en urgence et du recueil de preuves à travers des prélèvements conservatoires, stockés sur place pour une durée de 3 ans, si la patiente n’est pas décidée à déposer plainte.

La pertinence du dispositif est aujourd’hui démontrée puisque des patientes qui n’avaient pas souhaité déposer plainte au moment de l’agression, reviennent vers nous quelques mois plus tard, soulagées de savoir que les preuves ont bien été conservées et qu’une démarche peut être initiée.

L’UNITÉ CORALIS – CHIFFRES CLEFS

53 femmes reçues, dont :

19 à la demande directe des autorités judiciaires

34 sans dépôt de plainte préalable, parmi lesquelles 8 ont abouti à des démarches judiciaires ultérieures.

La maison des Femmes Marseille Provence

Créée en 2022, la Maison des Femmes Marseille Provence est un lieu unique d’accueil, d’écoute, de soin, d’accompagnement et d’orientation pour les femmes vulnérables et victimes de violences.

Depuis l’ouverture en janvier 2022, l’activité de la MDF est en forte croissance, la file active (le nombre de femmes suivies depuis l’ouverture et actuellement dans un parcours de soin à la MDF) est d’environ 700 femmes à début novembre 2024. Plus de 7200 consultations ont été réalisées.

En septembre 2024, la Maison des Femmes Marseille Provence a emménagé dans un nouvel espace de 460m2 grâce à la Fondation ENGIE qui permet d’accueillir les femmes victimes dans de meilleures conditions, mais permet aussi au personnel de travailler dans un espace plus adapté.

Il y a plus de salles de consultations et d’activités collectives, une salle de réunion, une pièce dédiée pour la garde des enfants, et une salle pour stocker le matériel à offrir aux femmes accueillies. Cet agrandissement permet d’animer les ateliers sur place, et donc de retrouver cette notion de « guichet unique » qui facilite la prise en charge globale des femmes bénéficiaires et de leurs enfants.

Ce nouvel espace a également permis de nouveaux recrutements pour répondre à la hausse d’activité : une psychiatre, un médecin généraliste, 2 créations de postes d’internes (médecin généraliste et gynéco-obstétrique), des stagiaires, une chargée de développement en charge des partenariats et de la recherche de financements, mais aussi de nombreux bénévoles pour accueillir les femmes, et s’occuper de leurs enfants pendant les consultations.

De nombreuses activités pour accompagner les femmes victimes

Un atelier de danse AFROVIBE en lien avec le Ballet National de Marseille a été créé en septembre 2023. Les cours ont eu lieu chaque semaine dans les locaux du Ballet National de Marseille avec Maryam Kaba, chorégraphe et Marie Koch, autrice. A l’issue des 5 séances découvertes, 18 femmes se sont lancées en tant que danseuses amatrices dans la création du spectacle de danse « Joie UltraLucide » qui a été joué sur scène dans le cadre du festival de Marseille (juin 2024) et qui sera valorisé lors de différents événements à Marseille et sa région au cours de l’année 2024 et 2025.

Des ateliers de karaté hebdomadaires en partenariat avec Fight for Dignity qui connaissent un franc succès auprès des femmes qui y participent.

Plus de 200 femmes ont participé à au moins 1 séance de karaté depuis l’ouverture.

Sensibilisation et prévention avec la Fondation ENGIE

Sur la période juillet 2023 – novembre 2024, la Maison des femmes a réalisé 131 actions de prévention sur la thématique des violences faites aux femmes et/ou de la santé sexuelle, auprès du grand public (évènements, festivals…), des institutions, des entreprises, des associations, des élèves en milieu scolaire, des centres d’hébergement, dans les établissements sanitaires et médico-social. Ces interventions permettent de faire évoluer les mentalités, et reculer les violences pour une société plus solidaire.

En parallèle, la 1ère promotion du programme universitaire Women for Women a été diplômée en juin 2024, après 68h de cours, 15h d’observation dans les structures du réseau et 4 mois de stage en associations.

Ce certificat universitaire créé par la Maison de femmes Marseille Provence et porté par Aix Marseille Université, destiné aux femmes issues des Quartiers Prioritaires de la Ville de Marseille, repose sur un modèle de « pair-éducation ». Les étudiantes sont formées à 7 thématiques autour de la santé des femmes, et ont pour objectif final de conduire à leur tour des actions d’éducation à la santé sous forme d’ateliers, auprès d’autres femmes. Ces actions permettent de favoriser le retour aux soins des personnes vulnérables et éloignées du système de santé (Indicateur de santé au plus bas dans les QPV). De plus, cette formation permet aux femmes de développer leur capacité d’action, leur estime de soi et une reconnaissance académique qui favoriser leur réinsertion sociale et professionnelle. La seconde promotion a débuté en septembre 2024 (13 étudiantes).Une recherche de financement pour la 3e promotion (2025-2026) va être lancée.

2.  Accompagner les Femmes victimes pour se reconstruire

Femmes Avec… offrir aux victimes un accompagnement juridique et psychologique, deux leviers indispensables pour l’autonomisation des victimes.

Depuis 2024, la Fondation ENGIE est aux côtés de Femmes avec…,fondée par Muriel Reus,  pour apporter un soutien concret aux femmes victimes de violences pour qu’elles retrouvent leur indépendance et leur place dans la société. 

Grace à la Fondation ENGIE, Femmes avec… intensifie ses actions pour écouter et accompagner les femmes en difficulté, en leur offrant un accès renforcé à des avocats, juristes, psychologues et experts en reconversion professionnelle.

Favoriser le retour à l’emploi des femmes victimes de violences est essentiel dans la mission de Femmes avec… : L’activité professionnelle est une voie essentielle de résilience. Elle permet aux femmes  de se reconstruire à travers des projets concrets et de se projeter dans un avenir plus serein.

  • Reconstruction de l’autonomie : L’accès à un emploi stable permet aux femmes victimes de violences de retrouver leur indépendance financière, clé pour sortir de la dépendance liée à l’emprise de l’agresseur.
  • Briser le cycle de la violence : L’emploi offre une voie concrète pour se reconstruire, en rompant l’isolement et en créant des opportunités pour renouer avec une vie sociale et professionnelle, loin des violences subies.
  • Renforcer la confiance en soi : Le retour à l’emploi redonne confiance aux femmes. Travailler leur permet de reprendre le contrôle de leur vie.
  • Accès aux droits et à la protection sociale : L’insertion professionnelle assure non seulement une sécurité financière, mais aussi l’accès à des droits, indispensables pour se protéger et envisager un avenir serein.

A l’international, Accompagner les survivantes à se reconstruire en RDC

Créée en septembre 2019 sous l’impulsion de la Grande-Duchesse de Luxembourg, avec le soutien de la Fondation ENGIE, l’association agit comme « porte-voix » pour donner à entendre les victimes mais aussi les porteurs de solutions. Elle organise ainsi des rencontres régulières autour de thématiques précises, en conviant à la fois des survivantes et des experts internationaux spécialisés. L’objectif est de dresser des constats factuels, de proposer des solutions et d’agir auprès des instances internationales afin de faire bouger les lignes.

Le programme de l’association a été développé autour de plusieurs thématiques directement définies lors du premier Forum de Luxembourg avec les survivantes et les spécialistes :

– Soigner les blessures physiques, psychologiques
– Mettre fin au stigma pour les victimes
– Unifier les règles et les lois pour la justice
– Réparer les préjudices
– Développer la technologie et la finance au profit des victimes
– Améliorer l’inclusion des enfants nés du viol.

Projet de soutien aux survivantes de l’hôpital Panzi, RDC pour leur indépendance économique

Une centaine de groupes armés s’affrontent quotidiennement dans le Sud-Kivu depuis 1996, des milices, les forces armées congolaises et des Etats voisins sont impliqués dans ce conflit incessant. Les viols et violences sexuelles sont utilisés systématiquement comme arme de guerre depuis 2021, on note une recrudescence effrayante : 74 275 cas de violences sexuelles basées sur le genre ont été recensées.

Stand Speak Rise Up! s’investit pour les survivantes de l’hôpital de Panzi, créé par le Dr Mukwege afin de leur venir en aide avec des projets concrets pour contribuer à leur réinsertion et autonomisation économique.

Afin de répondre aux besoins des survivantes, la Fondation ENGIE et Stand Speak Rise Up! soutiennent un projet d’autonomisation et de création de perspectives professionnelles dans le métier de la menuiserie, et de construction de maisons pour les femmes survivantes de violences sexuelles et autres personnes vulnérables dans le Sud-Kivu.

Objectifs :

  • Construction / équipement d’un atelier de menuiserie avec capacités d’entreposage
  • Formations en menuiserie et entrepreneuriat ainsi que distribution de kits d’outils
  • Production de lits et autres équipements de l’hôpital et des cliniques juridiques
  • Construction de maisons individuelles

En complément, la Fondation ENGIE avec l’ONG interne de collaborateurs, Energy Assistance, installera des panneaux solaires pour les maisons construites afin d’apporter l’énergie.

IMPACT : entre 1 000 et 1500 femmes et filles bénéficiaires

Projet d’aide aux survivantes de violences sexuelles dans le territoire de Kabare et dans la ville de Goma en République démocratique du Congo

La Fondation ENGIE accompagne Stand Speak Rise Up! dans son projet de soutien aux activités d’agriculture et d’élevage initié en 2020

Objectifs :

  • Multiplication des activités rémunératrices et renforcement de la résilience et la sécurité alimentaire de la communauté rurale (femmes et enfants)
  • Formation de survivantes au métier d’agricultrice, à la gestion des stocks et à la vente de produits en direct

IMPACT : entre 300 et 500 femmes et filles bénéficiaires 

3. Sensibiliser et éduquer

Avec l’association LES RESONANTES qui prévient et lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 

Les ateliers de sensibilisation organisés par l’association Résonantes sont conçus pour éduquer et sensibiliser le public aux violences sexistes et sexuelles. Ils proposent divers formats adaptés à différents publics, notamment des expositions interactives, des formations, des conférences, des spectacles-débat, et même une application mobile de sécurité personnelle.

En 2024,

  • 38 ateliers organisé pour 579 personnes sensibilisées  : 55.6% de filles, 43,8% de garçons et 0,5 % de personnes non-binaires
  • 48 professeurs accompagnants

Ces ateliers abordent les mécanismes des violences, leurs conséquences sur la santé physique et psychologique, et offrent des conseils pour accompagner et soutenir les victimes. Ils visent à créer un environnement où chacun peut comprendre, reconnaître et combattre ces violences.

IMPACT des Ateliers

  • 68 témoignages écrits de jeunes victimes d’agressions
  • 14 témoignages oraux directs de jeunes victimes
  • 14 victimes accompagnées

La Fondation ENGIE accompagne également les ateliers de slam organisés par l’association Résonantes qui sont  une excellente manière de sensibiliser et d’engager les jeunes sur les questions des violences sexistes et sexuelles. Ces ateliers permettent aux participants de s’exprimer à travers la poésie et le slam, en explorant des thèmes tels que l’égalité, la justice et la dignité.

Les ateliers incluent généralement des sessions d’écriture, où les participants apprennent à structurer leurs textes et à utiliser des figures de style pour transmettre leur message de manière efficace. Ils se terminent souvent par des performances où les participants peuvent partager leurs créations avec un public.

Avec les CAMPUS UNESCO pour éduquer les générations futures

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’UNESCO  a organisé un CAMPUS UNESCO sur « le Respect et l’Egalité des genres » avec la Fondation ENGIE pour 300 scolaires.

Pour sensibiliser les nouvelles générations sur le contexte global et les différentes formes de violences à l’égard des femmes, les violences dans l’espace digital et la réduction des inégalités par l’éducation, ont pu 3 expertes.

58 % des femmes dans le monde subissent des violences de genre facilitées par la technologie. Les générations « Z » et « Millennials » sont les plus touchées.

Merci aux expertes pour leur intervention
Claudine Serre, Ecrivaine, historienne et diplomate française, Conseillère sciences humaines, sociales et genre à la Commission nationale française pour l’UNESCO
– Begoña Lasagabaster, Directrice du Secteur Gender, UNESCO au sujet des violences numériques, le cyberharcèlement et la désinformation genrée.
Egalités des genres et éducation : scolarisation et inclusion des femmes et des filles dans les systèmes éducatifs.