Interview de Allain Bougrain-Dubourg, membre du Conseil d’administration de la Fondation ENGIE, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, à l’occasion de la Journée mondiale du climat, qui s’est déroulé le 8 décembre 2020. Il évoque son expérience en tant que membre du Jury des « Talents de la Recherche du Musée de l’Homme », dont la Fondation ENGIE est partenaire.

Votre sujet est la biodiversité. Pourquoi participer aux « Talents de la Recherche » qui traitent du climat ?

La lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité sont les deux faces d’un même combat. Le climat affecte la biodiversité. Et la biodiversité, une fois réparée, est un espoir pour le climat. Preuve de cette imbrication des thèmes, je travaille souvent main dans la main avec des spécialistes du climat – par exemple avec Jean Jouzel, vice-président du GIEC. Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’homme qui détient les clés. Il peut changer la donne. Les recherches primées dans le cadre des « Talents de la Recherche » le montrent bien… et c’est aussi ce qui m’intéresse dans le projet.

Pourquoi jugez-vous important de mettre en lumière le travail des chercheurs ?

Aujourd’hui, les scientifiques sortent de leur laboratoire ; ils influencent les politiques environnementales et secouent les consciences. C‘est une excellente chose. Mais d’un autre côté, la parole des chercheurs est souvent mise en cause. La montée du mouvement créationniste le montre bien.  Je crois donc qu’il est toujours urgent de mettre en lumière le travail des chercheurs, comme le font les « Talents du la Recherche ». Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que la science est infaillible, tout simplement car la connaissance n’est ni définitive ni figée. Il subsiste toujours des doutes. Mais si on n’avait pas la science pour nous éclairer, nous serions orphelins de l’avenir.

Comment avez-vous vécu cette troisième édition des « « Talents de la Recherche au Musée de l’Homme ?

C’était passionnant, car les douze projets présentés sont tous en prise avec la réalité, concrets dans leur approche et riches d’enseignements pour aujourd’hui. Et c’était un déchirement, car nous ne pouvions en retenir que trois ! Au final, j’ai le souvenir d’échanges riches, enthousiasmants, porteurs d’espoir. Bref, une vraie bouffée d’oxygène…