La Fondation ENGIE soutient les normaliennes avec la bourse « Femmes en sciences »  de l’ENS PARIS SACLAY qui permet à des normaliennes étudiantes de concrétiser leurs ambitions et de s’engager dans la transmission des savoirs.

Un accompagnement essentiel pour encourager la diversité et l’inclusion dans les sciences.

Elsa Berland

Originaire de La Rochelle, Elsa Berland a suivi au lycée un parcours scientifique avec une spécialité en sciences de la vie et de la Terre et chimie. Pourtant, à cette époque, son projet d’orientation était flou. Passionnée par la biologie, mais sans vocation initiale pour la médecine, Elsa ignorait encore le travail d’un chercheur. Sa trajectoire a commencé à se dessiner lors de son double diplôme chimie, sciences de la vie à l’Université Paris-Saclay.

En troisième année, Elsa intègre l’ENS Paris-Saclay sur dossier, où elle poursuit aujourd’hui sa deuxième année du diplôme en biologie de l’ENS Paris-Saclay. Son parcours, qu’elle qualifie d’évolutif plutôt que prédéterminé, l’a progressivement menée vers une orientation plus marquée en santé humaine.

Les sciences, un choix audacieux mais évident

Dès le lycée, le choix des sciences était en partie influencé par l’environnement scolaire et les professeurs. Pourtant, ce qui la motive véritablement, c’est une curiosité profonde de comprendre le fonctionnement du monde. Bien que tentée par les sciences sociales et les langues, Elsa s’engage pleinement dans les sciences du vivant, choisissant d’explorer ce domaine avec un accent sur la recherche fondamentale, une décision qui la distingue dans son entourage.

Dans son entourage, le choix de la chimie et de la biologie surprenait, car ces matières étaient majoritairement associées aux carrières médicales ou vétérinaires. Cette réaction traduisait une méconnaissance des autres débouchés scientifiques, notamment ceux de la recherche fondamentale.

Un engagement pour une science plus inclusive

Son intérêt pour les questions de genre dans les sciences l’a naturellement poussée à candidater à la bourse « Femmes en sciences ». Elsa veut agir contre les inégalités systémiques et favoriser une meilleure représentation des femmes dans les disciplines scientifiques. Sensibiliser les plus jeunes à ces enjeux est essentiel pour démontrer que les sciences sont accessibles à tous et toutes.

La transmission et la sensibilisation sont donc des leviers essentiels pour déconstruire les stéréotypes et encourager la prochaine génération à croire en ses capacités. Passionnée par cette question, Elsa se documente régulièrement pour mieux comprendre et partager ces enjeux. Elle souligne notamment que l’intégration des femmes dans la recherche a permis de mettre en lumière des problématiques longtemps négligées, comme l’inclusion des données de santé des femmes dans l’utilisation ou la conception de médicaments.

L’impact de la bourse et le soutien du mécène

Au-delà d’un simple soutien financier, la bourse « Femmes en sciences » lui offre une liberté d’action précieuse : choix de stages, poursuite d’études, sécurité matérielle, mais aussi un formidable réseau de partage et d’entraide. Cette opportunité lui permet d’envisager des projets ambitieux, d’explorer de nouvelles perspectives et de diffuser largement ses idées.

« Grâce à la Fondation ENGIE, j’ai pu aller au-delà de mes limites et croire en mes projets. Ce mécénat n’est pas seulement un soutien financier : il est un véritable tremplin, un encouragement à se lancer et à prouver que chaque parcours scientifique mérite d’être reconnu. »

Un message aux jeunes filles : oser et persévérer

Son conseil aux jeunes filles qui hésitent encore à se lancer dans des études scientifiques ? « Ne doutez pas de vos capacités, il y a de la place pour toutes et tous. La science est vaste, il n’y a pas de parcours parfait, et chaque intérêt, même minime, mérite d’être exploré. Les barrières sont souvent celles que l’on se met soi-même : osez les franchir, ouvrez la porte, elle peut vous réserver de belles surprises. »

Fanny Grimaud, lauréate de la bourse Femmes en sciences 2024-2025

Un parcours scientifique construit pas à pas

Titulaire d’un bac scientifique, Fanny a entamé une licence en biologie à Sorbonne Université sans avoir une idée précise de son avenir. C’est au cours de sa deuxième année qu’elle entend parler des Écoles normales supérieures. « On m’avait dit que c’était très sélectif, mais j’ai tenté ma chance. 

De la curiosité à la vocation scientifique

Fanny qualifie son parcours d’évolutif, au fil des découvertes et des opportunités. En effet, la biologie l’a toujours fascinée, en particulier la santé humaine et les processus cellulaires complexes. Pourtant, elle ignorait ce qu’était concrètement la recherche. C’est lors de son stage de première année à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) en microbiologie qu’elle découvre le monde du laboratoire. « J’étudiais la bactérie Clostridium perfringens, notamment impliquée dans les toxi-infections alimentaires collectives. J’ai compris que c’était ce que je voulais faire : explorer, comprendre et apporter de nouvelles connaissances sur les bactéries pathogènes qui nous entourent. »

Actuellement en deuxième année de biologie à l’ENS Paris-Saclay, Fanny souhaite devenir chercheuse en microbiologie axée sur l’antibiorésistance, un problème majeur de santé publique.

Les défis d’une femme en sciences

Avant d’intégrer l’ENS, Fanny ne s’était pas sentie freinée en tant que femme. « En biologie à l’université, il y a beaucoup de filles, donc la question ne se posait pas vraiment. »

Mais en arrivant à l’ENS Paris-Saclay, elle a constaté un changement frappant : la proportion de femmes y était bien plus faible. Cette différence l’a amenée à s’interroger sur l’autocensure des femmes dans les filières d’excellence scientifique. Ce constat a fait écho à son propre parcours. « On me disait que la fac était un bon choix, que j’aurais le temps de choisir mon orientation. » Ces remarques bienveillantes reflètent encore des biais inconscients sur l’excellence en sciences et la place des femmes dans ces cursus exigeants.

Un engagement pour la transmission

Fanny a toujours eu à cœur de partager sa passion pour la science. Dès sa première année à l’université, elle animait des ateliers scientifiques pour des enfants. « Beaucoup étaient curieux, mais peu s’imaginaient faire des sciences leur métier. C’était gratifiant de constater que certains voulaient poursuivre dans cette voie après avoir suivi les ateliers scientifiques. »

Elle a aussi participé à la Fête de la Science de l’École, lui permettant des échanges enrichissants avec une grande variété de personnes. Prochainement, elle se rendra dans un collège. Toutes ces initiatives lui semblent essentielles pour provoquer un changement.

L’impact concret de la bourse

La bourse « Femmes en sciences » a été un véritable tremplin pour elle. Acquérir un ordinateur plus performant était essentiel pour ses études et ses projets.  Cette bourse lui a aussi offert la possibilité d’envisager et de se préparer pour son stage de deux mois à l’Imperial College à Londres.

Au-delà de ce soutien matériel, la bourse a aussi un effet psychologique. 

« On doute beaucoup de soi en recherche ou en tant qu’étudiant, étudiante. Recevoir ce soutien, c’est une forme de reconnaissance qui renforce la confiance en soi et encourage à persévérer. »

Un message aux jeunes filles : oser et essayer !

« Il ne faut surtout pas s’autocensurer. Oser se lancer est essentiel. Si on n’ose pas, on ne saura jamais si l’on en était capable, et l’on risque de passer à côté d’opportunités et de connaissances incroyables. La peur ne doit jamais être un frein à la découverte de sa voie, alors il faut foncer et entreprendre les études qui nous attirent sans hésitation ! »

Fanny puise son inspiration dans l’histoire de sa grand-mère, une fervente passionnée de chimie, qui s’est autocensurée pour permettre à ses frères et sœurs de réaliser à leur tour des études. « Ma grand-mère éprouve une immense fierté pour moi et mon parcours ; j’ai eu le courage de croire en moi ! ».

Un appel aux mécènes : miser sur l’avenir

« La recherche, c’est l’avenir. Elle a besoin de tous les talents possibles. Encourager les femmes dans les sciences, c’est leur donner l’opportunité d’oser, car elles se lancent moins spontanément. Merci aux mécènes qui rendent cela possible. »